mardi 28 juin 2011

un bon de livraison de feuilles blanches en vente sur la VsO de Cérès

Je n'avais jamais vu ce type de document administratif : il me semble qu'il s'agit d'un bon de livraison de la fabrication des feuilles vérifié par l'agent chargé du contrôle à l'atelier de fabrication des timbres-Postes de l'atelier aménagé à la Monnaie de Bordeaux.
VsO Cérès n°131 (http://www.ceres.fr/)
La cachet à date utilisé, du type 16 est du 7 février 1871 ; à cette date, le 20 centimes report 3, 2ème état (Y&T n°46B) a déjà été utilisé (première dates d'utilisation connues). Concernant le 4 centimes, je n'ai pas de date précise sur l'utilisation du report 2, le report 1 ayant été utilisé dès mi-décembre.

Lorne affirme que le papier provenait exclusivement des papeteries Lacroix à Angoulême. Même information du Spécialisé (1ère édition) qui précise que les teintes dans la pâte n'ont été utilisées que pour les 1, 5 et 80 centimes.

samedi 18 juin 2011

Les FAUX de la série de Bordeaux - le 20 centimes (suite)

Pièce exceptionnelle concernant les faux pour servir du 20 centimes : un faux pour servir dit de Lyon.

VsO n°98 Boule, www.boule-philatelie.fr, faux 20 centimes, oblitération GC 2145D de Lyon-Vaise dans le Rhône (68),  CaD type 17 du 7 mars 1871
Il s'agirait d'un faux unique du 20 centimes de Dambourgez, Y&T n°44.
Il n'est pas référencé dans l'ouvrage du Dr Grasset.

La photographie est de mauvaise qualité néanmoins :
- on ne voit pas les caractéristiques du faux de Morlaix comme le point de couleur sous la lèvre inférieure,
- la tâche dans les cheveux ne correspond pas à celle du faux de Pons
- les lettres sont faiblement dessinées contrairement au faux Italien,
- La tâche ressemble assez à celle du type III des faux de Marseille, les lettres sont insuffisamment nettes pour  aller plus loin dans la comparaison
Il est malheureusement impossible d'étudier ce timbre, la photographie est trop mauvaise. Les lettres semblent faibles, la tâche dans les cheveux est large, les ombres du cou et de la joue semblent très prononcées.

dimanche 12 juin 2011

le 40 centimes rouge-sang (suite)

Je finsissais le billet précédent sur le sujet de cette nuance particulière ( le 40 centimes rouge-sang ) en me posant les questions suivantes :
  • y a t il une différence de répartition entre les nuances claires et celles identifiées foncées ?
  • les vignettes sont elles toutes du même état ?
Je me suis bien sûr fié aux nuances annoncées dans les catalogues de vente. J'ai à ce jour répertorié 64 vignettes annoncées rouge-sang, y compris 22 sur lettres, dont l'origine peut être identifiée.
La répartition géographique (en France hors colonies et BFE) est la suivante :

en rouge les nuances rouge-sang foncé
en orange les nuances rouge-sang clair
en jaune les nuances annoncées rouge-sang seulement
La localisation reste identique à celle que je présentait précédemment. Il n'y a pas de distinction nette entre les nuances claires et foncées sauf à Marseille où je n'ai trouvé que des rouge-sang foncés (et des nuances rouge-sang sans distinction).

Le 40 centimes existent sous 2 états : la différence se situe sous l'oeil ou l'état 1 présente une ombre formée par des lignes et l'état 2 par des traits.
Le timbre que je présentait précédemment est un rouge-sang foncé état 1, celui ci-dessous est un rouge-sang clair état 2.

48 rouge-sang clair, état 2 (traits sous l'oeil, légère ligne derrière la tête)
Bien que très difficile à distinguer dans les ventes sur offres du fait de la qualité des photographies, j'ai réussi à trouver de manière indistincte des rouge-sang foncés et clairs des 2 états.

J'ai également regardé les dates d'utilisations de ces vignettes : la plus anciennes dont la nuance est simplement annoncée rouge-sang, est datée du 19 décembre 1870 (la première date d'utilisation connue est le 9 décembre) et a été oblitérée à Tours ; l'utilisation la plus récente est oblitérée du 25 janvier 1873 à Lassay.
  • Les rouge-sang foncés sont datés de janvier à mars 1871, excepté une lettre datée d'octobre mais émise de Paris,
  • Les rouge-sang clairs sont datés de mai à septembre 1871  et de mai à juillet 1872.
Ces données ne sont pas malheureusement statistiquement exploitables, étant trop peu nombreuses ; il n'y a donc rien à en conclure quant à la date de distribution des 2 nuances dans les bureaux postaux.

samedi 11 juin 2011

La pièce du mois (juin 2011) : utilisation tardive d'un "Bordeaux"

M. Delebecque dénonce le contrat liant l'administration à la maison Augé-Delille par lettre du 4 mars 1870. La fabrication des timbres de Bordeaux se termine officiellement le 18 mars 1871. Le 20 mars, M. Lapouyade, Directeur des Postes de la Gironde, écrit au Directeur Général des Postes pour l'informer de la mise sous scéllé la plus grande partie du matériel comprenant les matrices (dont une matrice en buis pour l'impression du 20 centimes) et les pierres de report. Les supports d'impression seront détruits le 12 août. Le stock restant serait en partie dirigé en province et notamment dans la région de Marseille. Une partie est stockée et aurait été incinérée quelques années plus tard, malgré la demande des philatélistes professionnels. Les vignettes ne furent pas démonétisées et leur utilisation perdura, comme les autres émissions précédentes.

La lettre ci-dessous est un pli accompagnant un chèque de la Maison Duforestel Fils de Saint-Saëns à la Maison Papillon & Cie au Hâvre.

  • Sage type I, Y&T n°67, brun lilas, émis de mai à décembre 1876 à 32,6 millions d'exemplaires,
  • case 8 du report
    bande de 5 exemplaires Bordeaux 1 centime, Y&T n°39B , vert-olive foncé (les exemplaires de gauche ont une couleur légèrement passée), cases 6 à 10 (état 2 du 39B, têtes de Cérès sans ligne blanche). Les effigies dégagées des vignettes de gauche et centrale permettent de les positionner avec certitude dans le bloc-report,
  • affranchissement du 1er janvier 1876 pour un pli pesant jusqu'à 15 g,
  • oblitération par cachet à date, les affranchissements GC sont abandonnés au 1er avril 1876, cachet à date du type 18, portant le nom du département Seine-Inférieure, daté du 30 décembre 1877, indication de 2ème levée,
  • au verso, cachet à date du type 17, le Hâvre (74) du 31 décembre 1877. 
La Seine-Inférieure deviendra la Seine-Maritime le 18 janvier 1955.

Les FAUX de la série de Bordeaux - le 20 centimes

La 1ère convention de l'ASPPI, http://asppi.org/index.php, aura lieu le premier week-end d'octobre Cela m'a donné l'envie de faire le point sur ce que j'avais pu glaner comme informations concernant les faux de la série de Bordeaux. Il y a bien sûr :
  • les faux pour tromper l'administration postale,
  • les faux pour tromper les collectionneurs,
Les premiers sont devenus des objets de collection. La valeur faciale la plus falsifiée pour tromper l'administration postale est évidemment la plus courante, le 20 centimes bleu. Je n'ai d'ailleurs jamais vu de lettre affranchie avec d'autres faux que les 20 centimes. C'est donc de cette vignette que je parlerai aujourd'hui.
Le circuit de distribution de ces contre-façons serait composé des bureaux de tabac. Il existerait 4 faux pour servir, :

1) le faux de Morlaix, http://www.ville.morlaix.fr/, découvert sur lettre de Morlaix,

Descriptif du faux de Morlaix, par le Dr Jacques Grasset dans "Les Timbres faux pour tromper la Poste de France", éditions  Pierre de Méyere

2) le faux de Pons ou faux de Marseille, type I, http://www.marseille.fr/sitevdm/jsp/site/Portal.jsp
    Faux de Pons, GC 2240 (Marseille) et cachet à date type 17 du 18 janvier 1871, à destination de Crest dans la Drôme, VsO n° 115 Soluphil, http://www.soluphil.lu/
3) le faux Italien ou faux de Marseille type II,
    VsO n°98 Boule, http://www.boule-philatelie.fr/,




















4) le faux de Marseille, type III.


photographie extraite de l'ouvrage des Browns, peut-être extraite de l'ouvrage du Dr. Grasset.


Ces faux sont ils censés imiter les 20 centimes type I, type II ou type III ? Il est bien difficile de dire quel a, ou quels ont été leur modèle.
Le Dr Grasset en identifie un autre dans le n° 85 de Documents Philatélique, mais celui-ci ayant disparu, il n'en reste qu'une copie en noir et blanc de médiocre qualité.

Documents philatéliques n°85


Le plus courant est celui dit de Pons, du nom de la personne ayant été jugé. On trouve assez aisément des lettres portant ce timbre ; les exemplaires que je connais sont oblitérés GC 2240 ou GC 3401 (La Seyne-sur-Mer).

Vs0 n°505 Roumet, http://www.roumet.fr/, étonnante lettre datée du 26 avril 1871 signée du Directeur des Postes de la Drôme alertant le Receveur Principal de Valence sur l'existence de deux faux différents. Le 1er type est clairement un faux de Pons, le 2ème n'est clairement pas un faux des 4 types identifiés.

Malgré la qualité moyenne de cette reproduction, on peut assurer qu'il ne s'agit pas :
  • d'un faux de Pons, caractérisé par sa couleur soutenue, une tâche blanche importante dans la chevelure
  • d'un faux de Marseille de type II, facilement reconnaissable par les lettres de Repub Franc touchant le cadre
Je ne vois pas non plus les signes caractéristiques des faux de Morlaix et de Marseille type III.
hypothèse personnelle : il s'agit du type I.
Serrane reproduit une lettre de Augé-Delile, introduisant des timbres-postes régulièrement émis, fabriqués sur la planche de buis, préalablement au type I, et ayant donné lieu à alerte de l'adminsitration. Dans un addendum à ce même ouvrage, il cite Dambourgez affirmant qu'il n'y a jamais eu de tirage du 20 centimes sur buis.
Et pour finir cette jolie histoire, il existerait même des faux modernes de faux pour tromper les collectionneurs !? Il est naturel de conseiller aux collectionneurs d'acheter des faux sur lettre et de les faire expertiser.